Plus de 10 millions de maisons individuelles se trouvent en zones d’exposition moyenne ou forte au phénomène de retrait-gonflement des argiles. Avec le changement climatique, il est constaté sur la dernière décennie, une intensification des épisodes de sécheresse conduisant à une augmentation des sinistres dû au retrait-gonflement des argiles.
Qu’est-ce que le retrait-gonflement des argiles ?
Lorsqu’un sol est argileux, il peut être fortement sensible aux variations de sa teneur en eau et se comporte comme une éponge. Ainsi, il va se rétracter lorsqu’il y a évaporation en période sèche (dessiccation ou retrait), et il va gonfler en période pluvieuse ou humide lorsque l’apport en eau est important (réhydratation). Il s’agit du phénomène de retrait-gonflement des argiles.
Quelles peuvent en être les conséquences ?
Ces fortes variations de volume dans le sol créent des mouvements de terrain (tassement différentiel) sous les constructions. Ce tassement différentiel peut perturber l’équilibre des ouvrages et créer des désordres de plus ou moins grande ampleur sur les fondations comme en surface (fissures, tassements, etc.), pouvant dans les cas les plus graves rendre la maison inhabitable.
48%
du territoire hexagonal est situé en zone d’exposition moyenne ou forte au retrait gonflement des argiles.
10 millions
de maisons individuelles environ sont exposées à un risque moyen ou fort de retrait-gonflement des argiles.
entre 3 et 3,5 milliards €
c'est le coût estimé des sinistres assurés lié à ce phénomène pour la sécheresse de l’année 2022, un record depuis la création du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles.
Comment prévenir ce risque ?
Les constructions en terrain argileux doivent être adaptées à ce phénomène. Les désordres liés au retrait-gonflement des argiles peuvent être évités grâce à une bonne conception de la maison. C’est l’objet de la nouvelle réglementation mise en place par la loi ELAN (Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique), qui impose de mettre en œuvre des prescriptions constructives adaptées dans les zones les plus exposées.
Depuis 2020, la réglementation en vigueur pour la construction de maisons individuelles situées dans une zone d’exposition moyenne ou forte au retrait-gonflement des argiles prévoit qu’en cas de :
- vente d’un terrain non bâti constructible situé en zone argileuse d’exposition moyenne ou forte, une étude géotechnique préalable doit être fournie par le vendeur afin que l’acquéreur soit informé de la nature du terrain ;
- projet de construction ou d’extension d’un bien situé en zone argileuse d’exposition moyenne ou forte, le constructeur de l’ouvrage (architecte, entreprise du bâtiment, constructeur de maison individuelle...) est tenu, soit de suivre les recommandations d’une étude géotechnique de conception (étude ayant pour objectif de fixer les prescriptions constructives adaptées à la nature du sol et au projet de construction) fournie par le maître d’ouvrage, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
- Pour en savoir plus : Consulter le guide Construire en terrain argileux – Réglementation et bonnes pratiques