Certaines marchandises dangereuses pour l’homme ou l’environnement transitent par la route, le rail, la mer ou les voies navigables. De par leurs chargements, ces convois sont strictement réglementés. Le risque d’un accident n’est cependant jamais nul.
Qu’appelle-t-on marchandises dangereuses ?
Ce sont des matières dont les propriétés physiques ou chimiques présentent un risque pour les personnes, les biens ou l’environnement. Parmi elles, on trouve notamment des matières explosives, inflammables, radioactives, toxiques, corrosives ou polluantes.
5,5 millions
de trajets routiers par an sont réalisés par des matières dangereuses
80 %
d’entre eux concernent des carburants et combustibles
380 000
wagons de marchandises dangereuses circulent chaque année
En cas d’accident lors du transport de marchandises dangereuses (TMD), les conséquences peuvent être :
- humaines : le conducteur mais aussi d’autres personnes peuvent être directement blessés voire tués lors d’une collision, d’un incendie ou d’une explosion. Un contact avec le produit est également possible. Les riverains peuvent aussi être touchés indirectement, en cas par exemple de dégagement de fumées ou de nuages toxiques ;
- environnementales : la qualité de l’air peut être affectée par un gaz. Un liquide polluant peut s’infiltrer dans le sol, rejoindre le milieu aquatique voire la nappe phréatique. Lorsqu’un bateau coule en mer avec sa cargaison, les dégâts peuvent être considérables ;
- économiques : des bâtiments, des entrepôts, des routes ou des voies ferrées peuvent être endommagés. Des entreprises voient alors leurs outils de travail mis à mal. En outre, ce type d’accident peut entraîner des coûts élevés liés à la fermeture d’axes de circulation puis à leur remise en état.
Comment maîtriser la sûreté du transport de marchandises dangereuses ?
Des textes internationaux et nationaux décrivent, pour chaque mode de transport, toutes les dispositions techniques à prendre lors de la construction et de l’utilisation des équipements (citernes de liquides ou de gaz, emballages de colis radioactifs…). Ces textes définissent aussi les modalités d’organisation, de contrôle et d’inspection, la signalétique et la formation des personnels. L’objectif est de prévenir les accidents et, s’ils venaient néanmoins à survenir, limiter au maximum les risques.
- Pour en savoir plus : la réglementation du transport de marchandises dangereuses
Qu’en est-il du transport maritime ?
En cas d’avarie de matériel, de collision ou d’échouage de navires, le déversement de cuves entières de produits toxiques (hydrocarbures, pesticides, acide sulfurique…) peut avoir un impact désastreux et durable sur la biodiversité marine. Certaines activités économiques comme la pêche ou le tourisme peuvent aussi en souffrir. Sans parler des coûts de remise en état des milieux, souvent très importants.
Les côtes françaises sont particulièrement exposées. Depuis les marées noires qui ont suivi le naufrage de l’Erika en 1999, puis du Prestige en 2002, la réglementation a donc été musclée. Les centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage (CROSS) surveillent en permanence les navires au large. En outre, la responsabilité pénale en cas de pollution en mer a été renforcée.
Erika, un traumatisme national
Le 11 décembre 1999, Erika, un pétrolier affrété par Total, se disloque en deux au large de la Bretagne et déverse 20 000 tonnes de mazout dans l’océan, souillant 400 km de côtes et tuant entre 150 000 et 300 000 oiseaux.